Portrait Memento de Séverine

{ Portrait de Séverine }

Dans le cadre du projet "De l'art et du lien", le projet Memento s'est déployé en juillet 2021 à l'Ehpad Saint-Joseph à Rosheim. Mme Séverine Fongond est la directrice de l'Ehpad.

#projetmemento #delartetdulien #ehpadsaintjoseph

{ Engagement }

POURQUOI AI-JE CHOISI LE MOT "Engagement " ?

Engagement: évidemment des professionnel.le.s, de toute la maison, physiquement par leur présence. Tout le monde était présent, est revenu sur ses repos. On a travaillé non-stop durant des journées entières, sans repos, sans week-end. Engagement de tous les professionnels, pas que les soignant.e.s, tout le monde! c’est quelque chose que je voulais vraiment mettre en avant. Un engagement des résidents: on leur a demandé beaucoup et ils nous ont fait confiance, il n’y pas eu de plainte ou de questionnements sur nos décisions, ils ont compris que c’était pour leur bien. On a dû prendre des décisions très dures: de rester en chambre, manger en chambre, ne pas voir leurs proches et une rupture de lien physique avec eux. Et engagement des familles aussi : certes elles n’ont pas eu le choix, mais elles ont respecté les nôtres, je n’ai pas eu de familles qui sont venues frapper à la porte en nous disant qu’on faisait n’importe quoi. Au contraire, nous avons eu un réel soutien. Et savoir que les résidents et les familles étaient engagés à nos côtés, c’était plus simple.

QUELLE EST MA VISION DE LA CRISE ACTUELLE ?

Ce qui a changé, c’est le lien avec les familles, parce que le lien avant la crise était essentiellement entre les soignants et les familles. Là, j’ai eu un lien direct, il a été continu, de part le partenariat que j’ai initié avec les familles directement, en leur donnant des nouvelles, en répondant à leurs questions: j’ai mis un point d’honneur à informer les familles, tant positivement que négativement, que ce soit par la découverte de nouveaux cas Covid, les aménagements des visites. Ce lien perdure toujours, maintenant, les familles frappent plus facilement à ma porte et c’est positif d’avoir des retours tant des résidents que des familles. Ce qui a changé aussi, Mme Hopfner parlait de paix [cf témoignage], moi ce qui a changé c’est cette notion de liberté qui a pris tout son sens. Nous n'avons pas vécu la guerre, mais c’est la première crise réelle que nous vivons. Certes, nous ne pouvons pas parler de guerre, mais nous étions contraints par tant de mesures de restrictions de liberté, que forcément, c’est un peu comme les enfants: on nous interdit de faire ça, on a forcément envie de le faire! D’avoir eu ces restrictions pour moi c’était compliqué, mais de retrouver ces libertés, c’était encore meilleur ! Ça a également permis de mettre en lumière le service rendu auprès de tout le monde, en interne et à l'extérieur a vu ce qui se passait ici. On a rendu public tout ce qu’on faisait au quotidien, les choses biens sont ressorties.

Séverine

Portrait réalisé le 17 mars 2022

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